LES CRIMES DE L’IMPÉRIALISME FRANÇAIS : DE L’ALGÉRIE À L’UKRAINE
Dans cet article, nous aborderons le colonialisme, l’assimilation et les crimes contre l’humanité commis par l’impérialisme français en Afrique, en Asie et en Amérique latine.
Les politiques expansionnistes de la France
Pour résumer l’expansion impérialiste de la France, qui a débuté au XIXe siècle :
L’objectif de cette expansion était d’établir un vaste empire colonial couvrant un territoire aussi étendu que possible. Pour y parvenir, la France s’est appuyée sur l’occupation militaire, l’exploitation économique, l’assimilation culturelle et des violations généralisées des droits humains, notamment des massacres et des guerres.
L’impérialisme est l’établissement d’une domination directe ou indirecte sur d’autres peuples par un État dans la poursuite de ses intérêts économiques, politiques et culturels. Au XIXe siècle, l’objectif principal de l’impérialisme était de répondre aux besoins des pays industrialisés en matières premières et en nouveaux marchés.
Comment cela a-t-il été réalisé ?
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Occupation militaire et domination politique
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Exploitation économique
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Hégémonie culturelle (remodelage de l’identité par le biais de la langue, de la religion et de l’éducation)
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Établissement de relations de dépendance
La France est devenue l’une des nations les plus agressives dans la mise en œuvre de politiques expansionnistes impérialistes.
Son expansion ne s’est pas limitée à des moyens militaires et économiques, elle a également impliqué l’imposition de la langue, de l’éducation et de la culture françaises sous le prétexte d’« apporter la civilisation » à des nations prétendument « arriérées ». Cela s’est traduit par une politique systématique d’assimilation. L’idéologie consistant à « apporter la civilisation » a servi d’outil pour légitimer l’occupation coloniale.
En d’autres termes, la France a masqué ses politiques expansionnistes derrière une rhétorique civilisationnelle.
En Afrique et en Extrême-Orient, l’expansion française ne reposait pas seulement sur des victoires militaires, mais aussi sur la mise en place de systèmes d’exploitation politique et économique à long terme.
En particulier, l’occupation de l’Algérie, de la Tunisie et du Maroc sur le continent africain visait à consolider la domination française en Méditerranée, tant sur le plan militaire que politique.
En Extrême-Orient, la France a établi un contrôle colonial au Vietnam, au Laos et au Cambodge, à la fois pour concurrencer les Britanniques et pour créer une sphère d’influence servant ses intérêts impérialistes.
La politique coloniale de la France en Afrique
La colonisation de l’Afrique ne visait pas seulement à s’emparer des ressources économiques, mais aussi à détruire la culture et l’existence politique de peuples entiers sous prétexte d’« apporter la civilisation ».
Ainsi, la politique coloniale française en Afrique visait non seulement la domination économique et politique, mais aussi l’effacement culturel systématique et à long terme.
À la fin du XIXe siècle, pendant la « ruée vers l’Afrique », la France s’est imposée comme l’une des puissances impérialistes les plus agressives d’Europe.
À la suite de la conférence de Berlin de 1885, la France a établi de vastes colonies en Afrique occidentale, septentrionale et centrale :
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Afrique du Nord : Algérie (1830), Tunisie (1881), Maroc (1912)
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Afrique de l’Ouest : Sénégal, Guinée, Mali, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Niger, Bénin, Togo
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Afrique centrale : Tchad, République centrafricaine, Congo-Brazzaville, Gabon
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Grandes îles et régions océaniques : Madagascar, Comores, Mayotte
Dans les années 1930, les colonies africaines de la France s’étendaient sur plus de 12 millions de kilomètres carrés et environ 65 millions de personnes vivaient sous la domination coloniale française.
Crimes en Algérie
La guerre d’indépendance algérienne (1954-1962) n’était pas seulement une lutte de libération nationale en Afrique du Nord, mais aussi une guerre marquée par la torture systématique, la répression et l’assimilation dans le cadre politique français.
Les massacres de Sétif et de Guelma
La France a commencé son occupation de l’Algérie en 1830 et l’a rapidement transformée en colonie.
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Les Algériens ont été dépossédés de leurs terres, qui ont été remises aux colons français.
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Les Algériens musulmans ont été réduits au statut de citoyens de seconde zone, privés de leurs droits politiques.
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En 1936, le projet Blum-Violette proposait d’accorder la citoyenneté française à un nombre limité d’Algériens, mais l’opposition des colons français l’a bloqué.
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Pendant la Seconde Guerre mondiale, plus de 130 000 soldats algériens ont combattu pour la France, mais ils ont continué à être privés de leurs droits fondamentaux dans leur propre pays.
Le 8 mai 1945, alors que la France célébrait sa victoire sur l’Allemagne, les Algériens organisèrent des manifestations pacifiques à Sétif pour réclamer l’indépendance. Les autorités françaises réagirent par la violence.
Des coups de feu furent tirés sur les manifestants. Après la mort d’une centaine de colons français, l’État français lança une « contre-attaque » brutale.
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L’armée française a bombardé des villages dans la région de Sétif-Guelma-Kherrata.
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Des exécutions massives, des arrestations et des tortures ont suivi.
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L’armée de l’air et la marine ont bombardé des civils algériens.
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Les représailles ont visé des civils non armés sous le prétexte de la « lutte contre le terrorisme ».
Au cours de ce massacre, 45 000 Algériens ont été tués.
Des fosses communes ont été creusées à l’extérieur des villes, les corps ont été incinérés dans des fours à chaux et certains ont été brûlés dans des fours mortuaires ressemblant aux fours nazis.
Lorsque la guerre d’indépendance a éclaté en 1954, la France a intensifié sa terreur tant en Algérie qu’à l’encontre des Algériens en France même.
Crimes en France
Dans les années 1950, les travailleurs immigrés algériens à Paris et dans les environs ont été identifiés comme des « menaces internes » potentielles.
Avec le début de la guerre d’indépendance, les autorités françaises ont soumis les réseaux du FLN (Front de libération nationale) en France à la surveillance, à la répression et à des arrestations massives. Les Algériens ont été systématiquement traqués, détenus sans procès et torturés.
Même les Algériens qui avaient acquis la nationalité française ont été pris pour cible, révélant l’hypocrisie raciste qui se cache derrière le principe constitutionnel français d’« égalité des citoyens ».
Violences policières et massacres
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Massacre du 17 octobre 1961 : lors d’une manifestation pacifique organisée par le FLN à Paris, le préfet Maurice Papon ordonne une répression violente. Des centaines de personnes sont détenues, torturées et tuées, beaucoup se noient dans la Seine. Plus de 400 personnes sont assassinées. La France a caché la vérité pendant des décennies, ne la reconnaissant que partiellement après un procès intenté par un historien.
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8 février 1962 – Massacre de Charonne : lors d’une manifestation contre l’OAS, la police a piégé les manifestants dans une station de métro, tuant neuf membres du syndicat.
Torture et détentions
À partir de 1958, les autorités françaises ont systématiquement détenu des immigrants algériens, les soumettant à des tortures telles que :
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Chocs électriques
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Noyade (torture par l’eau)
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Privation de sommeil et de nourriture
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Harcèlement sexuel et menaces
Ces crimes ont été excusés au nom de l’« état de guerre ». Ce n’est que des décennies plus tard que certains policiers et militaires ont admis leur rôle. Pourtant, la France refuse toujours d’assumer l’entière responsabilité de ces actes.
Censure des médias
Dans les années 1950 et 1960, les reportages sur la torture ou la dénonciation des atrocités étaient censurés et punis.
La France a tué 1,5 million d’Algériens pendant la guerre, tant en Algérie que sur le sol français.
Crimes au Tchad
La politique française au Tchad a été marquée par le génocide, l’esclavage et l’assimilation.
Occupation et massacres
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En 1900, la France a établi son contrôle après avoir vaincu Rabih el-Fadlallah et le sultanat du Wadai lors de la bataille de Kousséri. Les cadavres des civils ont été laissés au soleil à titre d’avertissement.
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Massacre de Cut-Cut (1917) : les forces françaises ont attiré 400 chefs islamiques à une « réunion » à Abéché et les ont massacrés à coups de machettes.
Exploitation et oppression
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La France a forcé les Tchadiens du sud à cultiver du coton, l’a acheté à bas prix et a refusé d’investir dans les infrastructures.
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Les villages qui résistaient à l’imposition fiscale ont été détruits. En 1928, 5 000 personnes ont été massacrées à Bouna. En 1952, à Bébalem, des femmes, des enfants et des personnes âgées ont été tués lors de manifestations électorales.
Effacement culturel
Les écoles religieuses, les mosquées et les bibliothèques ont été incendiées ; les manuscrits ont été pillés et emportés à Paris. La France a cherché à effacer la mémoire et la culture du Tchad.
Rwanda (génocide de 1994)
La France a soutenu le régime hutu, est restée passive pendant le génocide et, dans certains cas, a activement apporté son aide.
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800 000 personnes ont été tuées.
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Les rapports de l’ONU confirment que la France était au courant, complice et a apporté un soutien direct, notamment en fournissant des armes, des renseignements et une formation militaire.
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Les troupes françaises déployées dans le cadre de missions « humanitaires » ont soutenu les milices hutu.
Madagascar (soulèvement de 1947)
Lorsque l’indépendance a été réclamée, la France a réprimé la révolte, tuant 90 000 civils.
Autres crimes en Afrique
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Congo, Sénégal, Mali, Niger : travail forcé, taxation, exploitation et assimilation.
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Après 1960, la France a mené plus de 20 interventions militaires dans des pays africains « indépendants », principalement sous prétexte de « lutte contre le terrorisme ».
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Mali et Sahel (opération Barkhane 2013-2022) : marquée par des morts civiles et des exécutions extrajudiciaires.
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République centrafricaine (2013-2015) : les troupes françaises ont commis des abus sexuels sur des enfants.
La France continue de soutenir les régimes autoritaires au Gabon, au Tchad et au Togo, poursuivant la répression par le biais d’un pouvoir indirect.
Le colonialisme français en Indochine
La France a créé l’Indochine en 1887, englobant le Vietnam, le Laos et le Cambodge. Ses objectifs étaient les suivants :
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Exploiter les ressources naturelles (caoutchouc, riz, étain)
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Sécuriser les marchés pour le capital français
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Étendre l’influence missionnaire catholique
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Imposer l’assimilation par la langue et la culture françaises
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Imposer le travail forcé et la taxation
Entre 1887 et 1954, environ 500 000 civils ont trouvé la mort.
Atrocités
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1930-1931 : soulèvements de Nghe-Tinh : villages détruits, 1 300 morts.
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1945 : famine : 2 millions de morts sous les yeux des autorités françaises.
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1947 Massacre de Haiphong : la marine française a bombardé la ville, tuant 6 000 personnes.
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1950-1954 Révoltes paysannes : 20 000 personnes exécutées.
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Les atrocités commises par la Légion étrangère française comprenaient des viols collectifs et des tortures.
Résistance
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1930 Soulèvement de Yen Bai : brutalement réprimé.
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Parti communiste indochinois (Ho Chi Minh, 1930) : lancement de la guerre populaire.
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Dien Bien Phu (1954) : victoire décisive du Viet Minh. La France capitule, ce qui conduit à la Conférence de Genève et à l’indépendance de l’Indochine.
Pacifique et Caraïbes
Nouvelle-Calédonie
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Annexée en 1853, utilisée comme colonie pénitentiaire.
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Les Kanaks autochtones ont été victimes de déplacements forcés, de maladies et de la perte de leurs terres.
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1878 Soulèvement kanak : brutalement réprimé. La moitié de la population kanak a péri.
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La résistance s’est poursuivie dans les années 1980-1990, et en 2024, les manifestations contre la manipulation des votes par la France ont fait six morts. La loi martiale a été imposée.
Caraïbes et Guyane
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Martinique et Guadeloupe : 300 000 Africains réduits en esclavage travaillaient dans les plantations ; leur espérance de vie n’était que de 7 à 8 ans.
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Haïti (Saint-Domingue) : la colonie la plus riche de France ; indépendance obtenue en 1804 après une révolte massive des esclaves.
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Guyane française : utilisée comme colonie pénitentiaire ; 90 % des tribus indigènes ont été exterminées. Aujourd’hui, l’exploitation aurifère empoisonne l’eau et la terre, tandis que le Centre spatial guyanais exproprie les terres indigènes.
La France et l’OTAN
En tant que membre de l’OTAN, la France a participé à de nombreuses guerres impérialistes :
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Yougoslavie (années 1990) : soutien aux bombardements de l’OTAN, participation à 400 sorties, utilisation de bombes à fragmentation et complicité dans le massacre de Srebrenica.
Afghanistan (2001-2012) : déploiement de milliers de soldats ; 243 000 morts pendant la guerre.
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Libye (2011) : Sarkozy lance les premiers bombardements ; Kadhafi est renversé, une guerre civile s’ensuit.
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Syrie (2011-présent) : soutien à des groupes armés, frappes aériennes ; 500 000 morts, des millions de personnes déplacées.
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Ukraine (2022-présent) : la France fournit des armes, des missiles et des avions de combat ; Macron s’est déclaré prêt à envoyer des troupes.
Conclusion
Les crimes impérialistes de la France s’étendent sur plusieurs continents et plusieurs siècles :
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Génocide, massacres, torture et viols
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Travail forcé et pillage des ressources
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Effacement culturel et assimilation
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Soutien aux régimes autoritaires
Ce qui était autrefois mené ouvertement par le biais de la colonisation se poursuit aujourd’hui par le biais de gouvernements fantoches, d’interventions militaires et d’opérations de l’OTAN.
Les peuples d’Afrique, d’Asie, du Pacifique et des Caraïbes n’ont pas oublié ces crimes, et ne les oublieront jamais.
la guerre interne
Dans les deux premières parties de cette série, nous avons examiné comment l’impérialisme français a mené des politiques coloniales et néocoloniales à travers le monde, commettant des génocides, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
Dans cette troisième et dernière partie, nous nous intéressons aux violations des droits humains, aux opérations anti-guérilla et aux exécutions extrajudiciaires visant les migrants et les révolutionnaires au sein même de la France.
La France cultive une image, en particulier auprès de la petite bourgeoisie mondiale, de république fondée sur la liberté, l’égalité et la fraternité, de protectrice de la culture et des arts, et d’artisane de la paix. Pourtant, derrière cette façade hypocrite se cachent la faim, la pauvreté, la guerre et les massacres en Afrique, en Asie, en Amérique latine et dans tous les pays néocoloniaux comme le nôtre. Ses politiques intérieures reflètent cette même hypocrisie.
LES ATTAQUES DE L’IMPÉRIALISME FRANÇAIS ET LES ACTIVITÉS DE CONTRE-GUERRILLA CONTRE L’ETA (PAYS BASQUE ET LIBERTÉ)
Dans les récits dominants, les attaques et les opérations de contre-guérilla contre l’ETA en France s’inscrivent dans le contexte des relations franco-espagnoles des années 1980-1990, des politiques antiterroristes et de la coopération européenne en matière de renseignement. En réalité, la France a soit fermé les yeux, soit activement facilité les massacres et les exécutions extrajudiciaires en fournissant des renseignements et un soutien opérationnel.
L’ETA opérait principalement en Espagne, mais la France jouait un rôle crucial, car à partir des années 1960, nombre de ses membres utilisaient le sud de la France, adjacent à la région basque, comme refuge et base logistique.
À partir du milieu des années 1980, la France a commencé à collaborer avec l’État espagnol pour lutter contre l’ETA.
Les services secrets français et les unités spéciales de police ont mené des opérations conjointes, partagé des renseignements, arrêté des membres de l’ETA et les ont extradés vers l’Espagne.
Ces opérations secrètes comprenaient des exécutions extrajudiciaires.
Le GAL (Groupes d’action libératrice), directement lié à l’État espagnol dans les années 1980, a mené des attaques de contre-guérilla contre des membres de l’ETA, notamment des assassinats et des enlèvements, sur le territoire français.
OPÉRATIONS DU GAL DE L’ÉTAT ESPAGNOL, EN COOPÉRATION AVEC LA FRANCE
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Le GAL était une structure illégale de contre-guérilla active entre 1983 et 1987.
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Exécution de Lasa et Zabala (1983) : des membres de l’ETA kidnappés à Bayonne ont été emmenés en Espagne et exécutés.
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Incident de Segundo Marey (1983) : un homme innocent a été kidnappé par erreur.
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Attaque de l’hôtel Monbar (1985) : quatre membres de l’ETA ont été tués à Bayonne ; un civil a été blessé.
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Au total, le GAL a tué 27 personnes lors d’une quarantaine d’opérations.
UNE POLITIQUE D’ÉTAT : LES ATTAQUES DE L’IMPÉRIALISME FRANÇAIS CONTRE LES MIGRANTS ET LES ACTIVITÉS RACISTES SOUS LE PRETEXTE DE LA « TERREUR »
L’impérialisme français est raciste et agressif. Ses politiques répressives à l’encontre des migrants ont toujours coïncidé avec des vagues de démagogie « antiterroriste ».
Historiquement, chaque soi-disant « menace terroriste » a été suivie d’attaques contre les droits des travailleurs et des ouvriers, avec l’introduction de nouvelles restrictions. Les migrants, souvent originaires d’anciennes colonies, poussés à l’exil par la pauvreté créée par l’impérialisme lui-même, ont été désignés comme boucs émissaires et soumis à des violences.
Racisme, xénophobie et agressions contre les migrants
Il ne s’agit pas d’incidents isolés, mais du résultat d’une politique étatique vieille de plusieurs siècles.
DE L’HÉRITAGE COLONIAL FRANÇAIS À NOS JOURS
Le colonialisme français des XIXe et XXe siècles, de l’Afrique aux Caraïbes en passant par l’Asie du Sud-Est, a établi une hiérarchie permanente entre les « citoyens » et les sujets coloniaux.
Après la Seconde Guerre mondiale, entre 1945 et 1975, la France a eu besoin d’une migration massive de main-d’œuvre, en particulier en provenance des anciennes colonies, pour reconstruire ses industries avec l’aide des États-Unis. Cette vague de migration a alimenté l’économie française, mais a également renforcé de nouvelles formes d’exploitation et de racisme.
Après la guerre d’Algérie, des centaines de milliers de migrants ont été confrontés au racisme et à la répression étatique en France. À partir des années 1960, ils ont été poussés vers des logements sociaux (HLM) situés dans les banlieues des villes. Cette ségrégation physique a séparé les « citoyens » français des peuples « coloniaux », les reléguant dans des quartiers marginalisés.
Pendant la lutte pour l’indépendance de l’Algérie et la campagne armée de l’ETA, la répression française s’est intensifiée par le biais d’interdictions, de lois d’urgence et de mesures répressives, tout cela dans un pays qui se prétendait « patrie de la démocratie et de la laïcité ».
Aujourd’hui, ces pratiques ont été légalisées et normalisées dans le cadre des politiques « antiterroristes ».
« MENACE POUR LA SÉCURITÉ » ET RÉACTION RÉPRESSIVE DE L’ÉTAT FRANÇAIS
La justification des politiques de sécurité de l’État français ne repose pas seulement sur le « terrorisme islamiste », mais aussi sur la rhétorique anti-migrants et le mouvement basque.
L’ère de l’ETA (1970-1990) : renforcement de la sécurité aux frontières et des mécanismes d’extradition
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À partir des années 1970, les militants de l’ETA ont fui la répression en Espagne et ont établi des bases dans la région basque française.
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La France a exploité la présence de l’ETA pour promouvoir de faux discours sur la « sécurité », créant ainsi un climat de terreur artificiel.
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En 1984, la France a signé des accords avec l’Espagne afin d’accélérer les extraditions et de raccourcir les procédures judiciaires liées au terrorisme.
Ces mesures se sont rapidement étendues au-delà de l’ETA, devenant la base d’un contrôle plus strict de tous les étrangers.
1983 : En réponse à la montée du racisme, les travailleurs immigrés et les réfugiés organisent la Marche pour l’égalité et contre le racisme (Marche pour l’égalité), une manifestation historique menée par des jeunes d’origine immigrée.
1990-2000 : Déclin de l’ETA, institutionnalisation des mesures de sécurité
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Même si les activités de l’ETA ont diminué, les politiques de haute sécurité sont restées en vigueur.
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Les discours sur la « menace internationale » ont été élargis pour inclure la migration, le crime organisé et le terrorisme.
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Les restrictions en matière de visas, les refus de permis de séjour et les politiques d’expulsion se sont intensifiés.
2001-2015 : Extension des lois antiterroristes après le 11 septembre
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La loi sur la sécurité quotidienne (2001) a élevé les mesures antiterroristes au rang de priorité nationale.
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Les réformes de 2006 et 2011 ont élargi la surveillance, le contrôle des communications et le partage transfrontalier des données.
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Les migrants ont été de plus en plus considérés comme des « menaces potentielles ». Les expulsions et les refus de permis de séjour se sont accélérés.
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En réponse, des soulèvements ont éclaté en 2005 et les années suivantes dans les banlieues peuplées de migrants.
2015-2017 : attentats de Paris et état d’urgence
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Après les attentats de Paris en novembre 2015, l’état d’urgence a donné à la police des pouvoirs étendus : perquisitions sans mandat, détentions et assignations à résidence.
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Bien qu’ils aient été levés en 2017, ces pouvoirs ont été rendus permanents par la loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme.
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Résultat : intensification des descentes de police, des tortures et des exécutions extrajudiciaires, en particulier dans les quartiers musulmans et immigrés.
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Dans le même temps, le Front national (FN), parti raciste, a gagné en puissance, alimenté par les discours de l’État.
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En 2024, la France et d’autres États européens ont promulgué une nouvelle loi sur les migrants, les réfugiés et la sécurité, codifiant la formule « étranger = terroriste ».
ATTAQUES CONTRE LES ÉTRANGERS EN FRANCE
Le racisme est mis en œuvre comme politique d’État. Les violences policières et les exécutions extrajudiciaires contre les jeunes étrangers se poursuivent.
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En 2024, plus de 16 000 agressions racistes ont été officiellement enregistrées, mais seulement 4 % des victimes ont porté plainte. La plupart ne l’ont pas fait, en raison d’une profonde méfiance envers l’État.
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Pour la première fois, dans le cas de Hicem Miraouri, tué par un fasciste, la France a reconnu cet acte comme un « terrorisme anti-immigrés ».
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Sous le couvert de la laïcité, l’État français normalise le racisme dans la vie quotidienne. Les migrants musulmans sont confrontés à des restrictions de leurs libertés religieuses, à des agressions verbales et physiques et à des humiliations systématiques.
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Les migrants, traités comme des « races coloniales inférieures », sont relégués aux emplois les plus sales dans des conditions d’esclavage moderne.
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L’État français promeut activement un modèle de laïcité descendant afin de légitimer et de normaliser les organisations racistes.
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Malgré la signature de conventions sur les droits humains, la France a été jugée à plusieurs reprises devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).
Exemples de décisions de la CEDH
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La France a été condamnée à plusieurs reprises pour les conditions inhumaines auxquelles sont confrontés les réfugiés et les migrants, en particulier dans les zones frontalières. Pourtant, les décisions rendues n’ont pas amélioré la situation.
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La détention d’enfants migrants, y compris de nourrissons, a été jugée à plusieurs reprises comme une violation des droits humains.
En 2025, l’arrêt Karim Touil a officiellement reconnu le profilage racial : être traité comme un criminel uniquement en raison de la couleur de sa peau. Un citoyen français d’origine africaine, contrôlé trois fois en dix jours pour vérifier son identité, a été considéré comme victime d’une discrimination systémique.
La France échappe souvent à ses responsabilités en offrant des compensations, tout en continuant à appliquer les mêmes pratiques.
CONCLUSION
Pour conclure cette série sur les crimes de l’impérialisme français :
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L’impérialisme français poursuit ses politiques coloniales. À l’ère du néocolonialisme, seule la forme a changé : l’exploitation, la répression et la violence demeurent.
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Depuis le début de ses stratégies coloniales, la France est directement ou indirectement responsable de crimes contre les peuples du monde.
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Elle porte la responsabilité du colonialisme agressif sous le capitalisme, des deux guerres mondiales et de la légitimation des conflits par l’OTAN lors de crises ultérieures.
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L’État français promeut systématiquement les partis racistes et encourage l’hostilité envers les migrants.
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L’un des rôles impérialistes de la France est l’hypocrisie : se présenter comme « démocratique, laïque et culturellement avancée » tout en masquant sa violence.
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Lorsque ses intérêts sont en jeu, la France n’hésite pas à utiliser contre sa propre population les mêmes méthodes qu’elle a perfectionnées dans ses colonies.
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La France a soutenu et participé à des opérations de contre-guérilla dans le monde entier, par le biais de formations, de financements et d’une implication directe.
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En imposant la « supériorité » de la culture française, elle a mené des politiques assimilationnistes qui effacent les langues et les cultures de divers peuples.
2025, France