Mots clés
supernova n.5 2024
TRIGGER
Communiste : Mécanisme que les communistes utilisent pour anéantir les ennemis de la révolution.
Postmoderniste : Un mot que les postmodernistes se sont appropriés de la thérapie et qu’ils utilisent pour justifier la priorité accordée à leurs réactions personnelles/émotionnelles réelles et/ou performatives face aux injustices, au détriment des luttes visant à mettre fin à ces injustices.
CAPITALISME
Communiste : Système fondé sur l’accumulation incessante de capital par l’appropriation privée de tout ce qui est produit par le travail humain, la technologie et les ressources naturelles de la terre. Bien que le capitalisme crée des conditions de production socialisée à l’échelle mondiale, l’exploitation est sa force vitale, la recherche du profit contraint le système à une anarchie de la production plutôt qu’à une planification sociale rationnelle pour répondre aux besoins humains, et le capitalisme marchandise tout, y compris le travail humain et les relations sociales.
Gauchiste : Système économique dans lequel les patrons exploitent les travailleurs.
Postmoderniste : Un endroit idéal pour faire avancer sa position dans les relations économiques et sociales de l’échange de marchandises.
LA BOURGEOISIE
Communiste : La classe qui possède et/ou monopolise le contrôle des moyens de production et qui est poussée, par la logique de l’accumulation du capital « se développer ou mourir », à accumuler toujours plus de profits.
Gauchiste : Les patrons ; les riches.
Postmoderniste : Les personnes à admirer si elles appartiennent à un groupe identitaire commun ou au « bon » groupe identitaire ; les personnes à combattre si elles appartiennent au mauvais groupe identitaire ; les personnes auprès desquelles obtenir des fonds pour les organisations militantes à but non lucratif.
COLONIALISME
Communiste : Dans le cadre du capitalisme monopolistique (lorsque des blocs de capitaux ont été concentrés sous forme de monopoles, à peu près à la fin du XIXe siècle et jusqu’à aujourd’hui) et du XIXe siècle au milieu du XXe siècle, un système de domination étrangère dans lequel un pays oppresseur exerce un contrôle territorial sur un pays opprimé afin de piller ses ressources et d’exploiter son peuple. Le colonialisme antérieur et les autres systèmes de colonisation impliquaient l’arrivée d’un grand nombre de colons européens dans les colonies (colonialisme de peuplement), l’expulsion des peuples indigènes de leurs terres et le génocide de ces peuples, l’extraction des ressources par le biais de relations commerciales fondées sur l’exploitation et l’exploitation des peuples indigènes dans les mines et autres entreprises extractives, ainsi que l’enlèvement de millions d’Africains pour les faire travailler comme esclaves dans les plantations dans les colonies. Depuis l’avènement du capitalisme en Europe, les empires coloniaux préexistants ont été entraînés dans le processus d’accumulation capitaliste à l’échelle mondiale, ce qui a conduit à une augmentation spectaculaire de l’intensité de l’exploitation de la terre et du travail des colonisés.
Alors que le colonialisme formel a pris fin dans la plupart des pays du monde dans les décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, la domination impérialiste des pays opprimés s’est poursuivie sous de nouvelles formes, dans lesquelles des pays formellement indépendants sont restés sous la domination économique de puissances étrangères, un système souvent désigné sous le nom de néocolonialisme.
Gauchiste : Un mot plus sophistiqué pour désigner le racisme.
Postmoderniste : Un système qui justifie les ateliers, séminaires et formations de décolonisation, qui ne modifient en rien les relations matérielles d’exploitation et d’oppression dans le cadre du capitalisme-impérialisme.
COLON
Communiste : (1) À l’aube du capitalisme en Europe, afin de répondre au besoin continu d’accumulation de capital et, accessoirement, de relâcher la pression de populations excédentaires croissantes, un certain nombre d’Européens ont été encouragés ou incités à coloniser des territoires d’outre-mer et à participer aux brutalités infligées aux populations indigènes, depuis le travail forcé dans les mines jusqu’au génocide pur et simple, l’objectif ultime étant de s’approprier la terre et ses ressources. Cette définition des colons n’inclut pas ceux qui sont venus d’outre-mer et ont été principalement exploités par la bourgeoisie des colons, n’ont pas été enrôlés dans l’expansion frontalière et ses campagnes meurtrières, et ont été poussés au travail manuel et plus tard à la production industrielle, par exemple, un immigrant juif d’Europe de l’Est travaillant dans une usine et vivant dans le Lower East Side de Manhattan autour de 1900 n’est pas un « colon ».
(2) Les Israéliens (à l’exclusion évidemment des Palestiniens qui sont restés coincés sur le territoire israélien après 1948 ou de leurs descendants, qui ont la citoyenneté israélienne) et les entrepreneurs de la technologie, de la finance et des crypto-monnaies qui s’installent à Porto Rico.
Gauche/postmoderniste :
(1) Les méchants Européens qui se sont emparés des terres des peuples indigènes et leur ont fait subir des choses horribles (cette définition comprend les apparences extérieures mais ne fait pas d’analyse matérialiste des intérêts de classe et des relations de production qui ont créé et soutenu les colons).
(2) Un synonyme pour les Blancs et parfois aussi pour les immigrés non autochtones (il semble que ce soit le sens le plus fréquent derrière l’utilisation gauchiste et postmoderniste du mot « colons », ce qui ne fait que brouiller davantage les pistes de l’analyse).
(3) Ce que les Blancs petits-bourgeois et les enfants d’immigrés petits-bourgeois qui sont allés à l’université aux États-Unis ou au Canada appellent les Blancs de la classe ouvrière et les immigrés de la classe ouvrière pour détourner leur propre sentiment de culpabilité ou leur culpabilité réelle d’être un fonctionnaire de niveau inférieur dans le système capitaliste-impérialiste (cette définition trahit la perspective de classe petite-bourgeoise à l’œuvre derrière la conception gauchiste et postmoderniste des colons, et, ironiquement, a beaucoup en commun avec la mentalité des colons).
PROLETARIAT
Communiste : La classe des personnes qui sont privées et dépossédées de toute propriété des moyens de production, qui travaillent, quand elles peuvent trouver du travail, dans des conditions de production socialisée à l’échelle mondiale dans lesquelles leur travail est exploité, et qui sont rejetées en tant que populations excédentaires lorsque la bourgeoisie ne peut pas exploiter leur travail de manière rentable.
Le gauchiste : Les travailleurs.
Postmoderniste : non détecté….
COMMUNISME
Communiste : Un état d’existence au-delà de la production et de l’échange de marchandises, dans lequel l’humanité s’est débarrassée de toute exploitation, des relations de propriété et des divisions sociales oppressives et vit selon le principe « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ».
Gauchiste : ? ??
Postmoderniste : (1) La société la plus terrifiante que l’on puisse imaginer.
(2) Beurk ! Quand les autoritaires contrôlent l’État!
SOCIALISME
Communiste : Période de transition commençant après le renversement révolutionnaire du capitalisme-impérialisme, menée par une lutte des classes continue et une transformation sociale radicale jusqu’à la réalisation du communisme.
Gauchiste : Une société dans laquelle les relations marchandes et les lois de l’accumulation du capital sont toujours les caractéristiques principales, mais avec quelques réformes sociales et de meilleures dispositions matérielles pour les masses.
Postmoderniste : « Une autre idéologie de l’homme blanc ».
LA DICTATURE DU PROLÉTARIAT
Communiste : Forme d’État durant la période de transition socialiste dans laquelle le prolétariat, dirigé par son parti d’avant-garde, monopolise le pouvoir politique en contrôlant les institutions clés de la société, en exerçant la dictature sur la bourgeoisie renversée et en empêchant la création d’une nouvelle bourgeoisie, tout en s’efforçant de vivre avec la petite-bourgeoisie et de la transformer. Le meilleur exemple de dictature du prolétariat a été la Chine de 1949 à 1976.
Gauche : (1) Oh l’horreur !
(2) La démocratie bourgeoise pour le prolétariat.
(3) La nostalgie des gouvernements passés et lointains de l’après-révolution, sous lesquels la personne qui fait l’éloge ne survivrait pas un seul jour.
Le postmoderniste : Oh l’horreur !
RÉVOLUTION (DANS LE PRÉSENT)
Communiste : Le renversement violent de l’ordre existant par l’armée révolutionnaire du prolétariat, au cours duquel les institutions, en particulier les appareils répressifs, de l’État bourgeois sont détruits et les richesses et le capital de la bourgeoisie sont expropriés par la force.
Gauche : Des manifestations plus importantes avec des slogans « justes » ? L’expansion des réseaux d’activistes « d’aide mutuelle » ? Une vague idée de « conseils » écrasant la classe dirigeante ?
Postmoderniste : Le point de basculement où suffisamment de personnes ont “ pris conscience de leur privilèges », « ont travaillé sur eux-mêmes » et/ou sont devenues de bons « alliés » (en fait, un amalgame de processus individuels de changement moral plutôt qu’une transformation des relations matérielles de la société).
LE PARTI D’AVANT-GARDE
Communiste : Organisation capable de mener le renversement révolutionnaire de la bourgeoisie et de diriger la transition socialiste vers le communisme, composée des éléments les plus avancés du prolétariat et des classes populaires qui se sont transformés en communistes et se sont consacrés à la révolution, qui fonctionne selon les principes du centralisme démocratique et est organisée si sagement et si bien que l’appareil d’État répressif bourgeois ne connaît pas sa structure organisationnelle et ne peut pas facilement la détruire.
Gauchiste : Une organisation de gauchistes stupides dirigée par des opportunistes légèrement plus intelligents, qui se divise ou implose assez fréquemment, met tous ses documents internes sur un Google Drive, et n’a aucune idée de la manière de protéger son organisation de la répression parce qu’elle n’a pas vraiment l’intention de faire quoi que ce soit qui puisse faire l’objet d’une répression sérieuse.
Postmoderniste : L’entité la plus oppressive que l’on puisse imaginer.
LEADERSHIP
Communiste : Au sein de la structure organisationnelle du centralisme démocratique, le processus continu d’élaboration de la stratégie et de la tactique pour la révolution dans les conditions concrètes dans lesquelles nous nous trouvons et la formation et l’orientation des cadres et des masses pour mettre en œuvre cette stratégie et les tactiques qui en découlent. Comme l’a résumé Mao, la direction communiste est une question d’élaboration d’idées et de bonne utilisation des cadres.
Gauchiste : Publier des clichés gauchistes stupides sur les médias sociaux et obtenir beaucoup de likes.
Postmoderniste : La même chose que ci-dessus, plus le fait d’être nommé (par la vertu de riches donateurs) à un poste de direction dans une association ‘militante’ à but non lucratif ou ONG.
LE FRONT UNI SOUS LA DIRECTION DU PROLÉTARIAT
Communiste : Alliance de classes sous la direction du prolétariat révolutionnaire et de son parti d’avant-garde, forgée dans le but d’isoler la bourgeoisie et d’accumuler la force nécessaire pour la renverser, ainsi que pour construire une nouvelle société socialiste après la révolution.
Gauchiste : le fait de faire signer une collection d’organisations gauchistes minables ; un tract de rhétorique ou une affiche pour une assemblée ou une manifestation.
DÉFAITISME RÉVOLUTIONNAIRE
Communiste : Accueillir moralement et stratégiquement les défaites subies par sa « propre » bourgeoisie.
Gauchiste : Faire l’apologie de toutes sortes de gouvernements bourgeois et réactionnaires partout dans le monde simplement parce qu’ils sont en conflit avec l’impérialisme américain. (parce que les gauchistes sont incapables de voir plus d’une contradiction en jeu ou de trier les contradictions avec la moindre nuance).
LA LIGNE DE MASSE
Communiste : Méthode de direction dans laquelle les communistes prennent les idées éparses et non systématiques des masses et les concentrent dans des programmes politiques qui peuvent mobiliser les masses dans la lutte des classes.
Gauchiste : Au mieux, parler aux masses de leurs besoins les plus immédiats et de leurs intérêts étroits, puis faire la charité pour essayer de répondre à ces besoins et de servir ces intérêts étroits.
TRAVAIL DE MASSE
Communiste : Aller largement parmi les masses, mener des enquêtes sociales et faire de l’agitation politique afin de les organiser dans la lutte des classes.
Gauchiste : Faire de la charité parmi les masses, traiter les masses comme des catégories identitaires étroites, et peut-être impliquer certaines masses de manière auxiliaire autour d’une lutte conçue de manière très étroite pour des intérêts étroits.
AIDE MUTUELLE
Communiste : Organiser les masses pour trouver des solutions collectives à leurs problèmes communs afin qu’elles puissent participer au mouvement révolutionnaire.
Gauche/postmoderne : Charité.
IDENTITÉ
Communiste : La façon dont les gens se comprennent eux-mêmes en fonction de leur milieu social, de leur parenté et de leur ascendance, de leur place dans les relations sociales dominantes de la société, de leur mode de vie et de leurs préférences culturelles.
Gauche/postmoderne : Une catégorie rigide et monolithique à laquelle les individus sont assignés ; quelque chose à utiliser comme capital dans les Olympiades de l’oppression.
LES MASSES
Communiste : Les personnes opprimées et exploitées dans la société qui peuvent être mobilisées pour renverser le capitalisme-impérialisme et entamer la transition socialiste vers le communisme ; les personnes que nous aimons et que nous servons.
Gauche/postmoderne :Une catégorie identitaire.
ORGANISATION DE MASSE
Communiste : Une organisation des (une section des) masses, liées par une expérience et une lutte de classe communes, idéalement dirigée par le parti communiste d’avant-garde.
Gauchiste : Organisation de gauchistes dont les critères d’adhésion et le niveau d’unité politique sont inférieurs à ce que les gauchistes pensent être un parti d’avant-garde.
MÉDIAS SOCIAUX
Communiste : La façon dont la bourgeoisie de la Silicon Valley profite et reproduit, parmi toutes les tranches d’âge et les couches de la société, les relations sociales et les concours de popularité caractéristiques de la vie quotidienne dans un collège de banlieue. Un puissant nœud d’économie capitaliste froide et d’appareils d’État idéologiques participatifs très efficaces inculquant aux gens l’idiotie et l’individualisme.
Gauchiste : Mon endroit préféré.
Postmoderniste : Mon endroit préféré.
THÉORIE
Communiste : Le développement de concepts pour guider la transformation révolutionnaire de la société par l’étude scientifique de l’histoire et de la réalité contemporaine, l’engagement dans la vie intellectuelle de la société dans son ensemble, et l’implication pratique dans la lutte des classes et la synthèse de celle-ci.
Gauchiste : Lire beaucoup de livres et apprendre la bonne phraséologie pour pouvoir se vanter d’être plus correct que les autres gauchistes, mais ne jamais acquérir la capacité d’appliquer ces phrases et ces livres au monde réel.
Postmoderniste : L’invention d’un jargon de plus en plus ésotérique, le plus inintelligible possible, afin de se faire passer pour intelligent, innovant et plus éveillé que les autres.
Kites Journal, journal of communist theory, (North America)
kites-journal.org