Le Mouvement socialiste du Ghana renouvelle son engagement en faveur de l’unité panafricaine, de la transformation socialiste et de la solidarité internationale
Le deuxième congrès national des délégués du Mouvement socialiste du Ghana s’est tenu du 19 au 21 septembre à l’école Amílcar Cabral
Organisé sous le thème « L’impérialisme en crise : solidarité panafricaine et transformation socialiste », le deuxième congrès national des délégués du Mouvement socialiste du Ghana (SMG) s’est achevé le dimanche 21 septembre à l’école Amílcar Cabral d’Agynoa, à Aburi. Réunissant 300 délégués venus de tout le Ghana, le congrès a discuté de la situation nationale et internationale, examiné le travail des sections jeunesse et femmes du mouvement et renforcé la constitution de l’organisation.
Le congrès a reconnu que le capitalisme mondial, en particulier sous sa forme néolibérale, traversait une crise profonde. Les délégués ont fait valoir que « la dépendance du système à l’égard de l’exploitation de la main-d’œuvre, de l’extraction des ressources et de la concentration des richesses conduisait inévitablement à des inégalités, à la destruction de l’environnement, au chaos international et à des guerres impérialistes ». Cela a été reconnu comme n’étant pas accidentel, mais plutôt inhérent au système capitaliste et nécessitant donc « une résistance organisée et consciente ». Le congrès a noté qu’en réponse à la résistance croissante de la classe ouvrière, en particulier dans les pays du Sud, les puissances impérialistes recouraient de plus en plus à la force brute pour maintenir leur domination.
Au niveau national, les résolutions du congrès ont vu le SMG réaffirmer son engagement en faveur des luttes des travailleurs ghanéens contre les politiques capitalistes et néolibérales, arguant que ces politiques « aggravent la dépendance, les inégalités, la pauvreté et la destruction de l’environnement ».
Le congrès a appelé à mettre fin à la marchandisation des biens publics et à la privatisation des actifs nationaux. Il a exigé « la promotion de la participation démocratique des travailleurs, des femmes et des jeunes dans tous les domaines de la vie nationale ».
Le SMG s’est également engagé à intensifier l’éducation politique et l’organisation au niveau local du mouvement comme base pour la transformation socialiste au Ghana.
Bien que cela ne découle pas directement des résolutions du congrès, il convient de souligner que le SMG s’est engagé de manière tactique dans les élections nationales de 2024 au Ghana en publiant un manifeste complet, même si le mouvement lui-même ne s’est pas présenté aux élections. La plateforme défendait des questions cruciales, notamment les droits des femmes, l’autonomisation des jeunes et la protection de l’environnement. Selon le secrétaire général du SMG, Kwesi Pratt Jnr., l’objectif unique du document était « de créer une plateforme pour la mobilisation de masse contre l’ordre néolibéral et de démontrer qu’il existe une alternative viable ». En outre, le mouvement a remporté une victoire politique concrète. Deux membres du SMG issus des collectifs de Ho et Sunyani se sont présentés sous la bannière du Congrès national démocratique (NDC) et ont tous deux remporté leur siège au Parlement.
En Afrique, les résolutions du congrès ont condamné le pillage des vastes ressources de la République démocratique du Congo par les puissances impérialistes et leurs collaborateurs locaux.
Le congrès a salué les luttes des peuples du Mali, du Burkina Faso et du Niger « qui affrontent la domination impérialiste et affirment leur droit à la souveraineté et à l’autodétermination ». Le congrès a notamment souligné son engagement à « renforcer la solidarité panafricaine avec les peuples du Sahel dans leur lutte pour la dignité et l’indépendance, alors qu’ils s’engagent dans une voie alternative de développement libre du contrôle impérialiste ».
Le SMG a condamné l’occupation illégale continue du Sahara occidental par le Maroc et a appelé à « la mise en œuvre intégrale des résolutions de l’ONU reconnaissant le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et son indépendance ».
L’internationalisme étant un principe fermement ancré dans l’organisation, le SMG a fermement condamné le génocide perpétré par le régime d’apartheid israélien contre le peuple palestinien, soutenu par l’impérialisme américain et ses alliés, en particulier les États d’Europe occidentale. Le SMG a exigé « la fin immédiate des massacres à Gaza, le démantèlement du système d’apartheid et la reconnaissance du droit du peuple palestinien à l’autodétermination ».
Tout en réaffirmant son soutien au peuple haïtien, le SMG a exigé la levée immédiate du blocus américain contre Cuba et le retrait de ce pays de la liste des États soutenant le terrorisme. Le congrès a affirmé sa forte solidarité avec la République bolivarienne du Venezuela et le président Nicolás Maduro « contre les sanctions impérialistes, la déstabilisation et les tentatives de changement de régime ».
Tout en rejetant toutes les formes d’agression impérialiste et de sanctions contre l’Iran, le SMG a appelé à la fin de l’expansion agressive de l’OTAN en Europe de l’Est, qui « a provoqué des conflits et des destructions dévastateurs, poussant le monde vers une troisième guerre mondiale ».
Dans sa déclaration finale, le deuxième congrès national des délégués du SMG a déclaré que la crise de l’impérialisme présentait à la fois des dangers et des opportunités. L’organisation a réaffirmé son engagement dans la lutte pour l’unité panafricaine, la transformation socialiste et la solidarité internationale avec tous les peuples opprimés.
Le congrès s’est terminé par une « Osagyefo Night » célébrant le père fondateur du Ghana, Kwame Nkrumah, et sa vision d’un véritable panafricanisme. La musique reggae interprétée par The Freedom Band a permis aux camarades de clôturer le congrès dans une ambiance festive animée par des chants et des danses.
Kate Janse Van Rensburg est membre du secrétariat de Pan Africanism Today.
