La « génération Z » comprend les jeunes nés entre la fin des années 1990 et le début des années 2010, soit 23,3 % de la population totale (30,4 millions de jeunes) en Mexique. La particularité de cette génération est qu’elle grandit entourée de toutes les avancées technologiques (téléphonie, électronique, réseaux sociaux, etc.) créées par l’humanité jusqu’à présent, sans pour autant pouvoir s’abstraire de la réalité imposée par la société capitaliste qui utilise tous ses moyens éducatifs, propagandistes, idéologiques et politiques pour lui inculquer un individualisme exacerbé, l’apathie politique, l’aliénation aux valeurs bourgeoises, l’éloignement de tous les problèmes qui l’affligent et un faible intérêt pour la transformation de sa réalité.
La situation à laquelle est confrontée la majorité de la « génération Z » est marquée par l’incertitude et l’instabilité professionnelle, les salaires de misère et l’exploitation, le chômage, le déni de droits tels que la santé et l’éducation, l’oppression et la violence de classe. Toutes ces injustices la motivent à s’engager activement dans la lutte des classes et à formuler des revendications inspirées par son désir d’un avenir meilleur et de véritables opportunités d’épanouissement. D’autre part, la réponse passive de cette génération consiste à refuser le travail salarié (être employé), à rechercher d’autres alternatives telles que l’entrepreneuriat, à adopter une attitude passive visant à préserver son bien-être personnel plutôt que celui de la collectivité.
Ces particularités confirment deux choses : 1) Que la jeunesse peut se dresser comme l’avant-garde de la lutte des classes, mais que seule la jeunesse prolétarienne peut comprendre les véritables objectifs de la lutte ; 2) En raison du rôle joué par la jeunesse, la bourgeoisie et l’État déploient des efforts considérables pour la modeler de manière à ce qu’elle devienne un secteur apathique et sans conscience de classe. De plus, des crimes contre l’humanité tels que les disparitions forcées sont commis à l’encontre de la population jeune afin de la contenir et d’empêcher qu’elle ne se transforme à l’avenir en lutte révolutionnaire.
Pour l’appareil de domination des classes exploiteuses, le rôle de la jeunesse est clair. C’est pourquoi ils la bombardent de toutes sortes de messages et de propagande qui la poussent vers le consumérisme, à adopter les idéologies transhumanistes réactionnaires promues par l’Agenda 2030 dans le but d’effacer son identité de classe, la maintenir plongée dans la décomposition sociale et les vices, la former dans un état de crétinisme social et d’apathie et la contrôler par le biais d’une assistance sociale qui ne fait que promouvoir le parasitisme et la soumission. À cela s’ajoute la violence de classe exercée par les corps répressifs officiels et non officiels qui ont pour but d’saigner à blanc le peuple mexicain. Le message est clair : on ne veut pas que les jeunes prennent conscience de la nécessité de lutter pour de meilleures conditions de vie.
Quant aux jeunes qui se joignent à la lutte, les différentes positions politiques tentent de les attirer dans leurs rangs, mais l’alternative qu’elles leur offrent elles cachent leur intention de les utiliser comme chair à canon, comme c’est le cas avec la prétendue marche de la « Génération Z », une initiative qui a été lancée en partie par le ras-le-bol des jeunes face à la triste réalité que nous vivons, mais qui est maintenant utilisée par les secteurs les plus réactionnaires pour résoudre les conflits interbourgeois qu’ils entretiennent avec ceux qui soutiennent MORENA. D’autre part, derrière les drapeaux qu’ils prétendent brandir aujourd’hui se cache l’anarchisme, qui cherche à diriger la jeunesse vers une confrontation qui aboutira toujours à une répression au détriment du peuple.
C’est pour ces raisons que notre Front national de lutte pour le socialisme (FNLS) ne se joindra pas aux mobilisations du 15 novembre (nous faisons cette déclaration en réponse à la question expresse de savoir si, de par notre position, nous y participerons), et nous appelons donc la jeunesse mexicaine à se joindre à la lutte par le biais d’une organisation indépendante et en embrassant les drapeaux du socialisme, seule alternative pour répondre aux revendications et aux aspirations de tout le peuple mexicain, y compris la « génération Z », à qui nous rappelons les mots de Salvador Allende qui disent si bien : « Être jeune et ne pas être révolutionnaire est une contradiction, voire biologique ».
Pour l’unité ouvrière, paysanne, indigène et populaire !
Front national de lutte pour le socialisme
FNLS (Mexique)
