La violence bourgeoise contre le travailleurs ruraux et urbains (Mexique)

La violence de classe est réelle et impossible à dissimuler, elle s’exerce contre la classe ouvrière. De manière ouverte ou dissimulée, elle s’impose dans différents domaines de la vie des secteurs populaires qui vivent à la campagne et en ville, elle est mise en œuvre dans le but de maintenir le contrôle de la population, d’empêcher l’organisation populaire et de démobiliser la lutte du peuple qui exige une réponse à ses revendications économiques, politiques et sociales.

L’État, en tant qu’appareil de domination de la bourgeoisie sur le prolétariat, détient le monopole de la violence et la dirige à travers sa colonne vertébrale : l’armée et les différentes forces de police, afin d’imposer les desseins de la classe qui détient le pouvoir économique et politique.

La violence de classe trouve son origine dans le régime économique et politique qui prévaut à un moment historique donné de la société, actuellement le capitalisme ; la violence naît de l’exploitation de l’homme par l’homme, plus précisément dans les relations sociales de production, qui sont celles de l’exploitation, de l’inégalité, de l’asservissement… C’est dans le processus de production que commence le cycle de la violence de classe qui se répand dans les différents domaines de la vie des masses laborieuses.

La violence de classe s’exerce de deux manières : ouvertement et de manière dissimulée. La première se manifeste de façon flagrante et brutale à l’encontre des masses laborieuses afin que, par la peur et la terreur d’État, toute expression de lutte et de protestation soit démobilisée et inhibée. Les crimes d’État et les crimes contre l’humanité tels que les disparitions forcées, les exécutions extrajudiciaires, la torture, les traitements cruels, inhumains et dégradants, les déplacements forcés, les assassinats politiques, les persécutions et les emprisonnements politiques, les massacres, les exécutions sommaires… sont l’expression de cette violence crue.

De manière dissimulée, la violence d’État passe inaperçue, elle n’existe apparemment pas ; la lutte des classes existe encore moins, mais elle progresse de manière sûre. Ici, les crimes contre l’humanité et les crimes d’État continuent d’augmenter, mais ils sont dissimulés par le discours du bien-être du peuple et par la dictature de l’opinion qui cache la réalité, maquillée par un discours bienveillant qui est loin d’être véridique.

La violence de classe ne s’exprime pas seulement dans les crimes d’État et les crimes contre l’humanité, mais aussi dans le refus de répondre aux demandes les plus pressantes des secteurs populaires, à savoir le manque de logements, la pauvreté, la pénurie de médicaments, le refus institutionnel d’admettre des étudiants dans les universités publiques, le manque d’eau potable dans les quartiers populaires, le refus de permettre au peuple d’accéder à la culture… car on refuse aux masses laborieuses de sortir non seulement de la pauvreté matérielle, mais aussi de la pauvreté spirituelle, celle qui ne se voit pas mais qui maintient le peuple dans l’ignorance, la peur et renforce les chaînes de l’exploitation économique et de l’oppression politique.

Dans le domaine des idées, cette violence de classe se manifeste également, car une réalité est imposée afin de maintenir le régime économique et politique qui soutient le pouvoir d’une minorité, au détriment des masses laborieuses. La violence de classe est présente à tout moment, car un type de sujet est imposé en fonction des besoins du capital monopolistique national et transnational.

Sexennat après sexennat, la violence s’acharne contre les masses exploitées et opprimées, car le capitalisme est un régime violent dont l’essence consiste à dégrader l’essence humaine et à détruire tout acte de solidarité entre les êtres de même condition sociale.

La rhétorique du gouvernement actuel selon laquelle telle ou telle personne est à l’origine de la violence relève d’un discours simpliste et réactionnaire, car la violence découle de la structure économique qui viole le développement intégral de l’être humain pour l’asservir à une condition de vie qui porte atteinte à sa dignité humaine, le réifie et le dégrade à une marchandise qui, dans le processus de production, peut être jetée sans grand bruit.

La violence de classe est réelle, elle existe et elle a pour but d’annuler la capacité créative de l’être humain afin qu’il s’adapte passivement aux événements qui, jour après jour, font des victimes parmi la classe ouvrière. Elle se manifeste parfois de manière crue et ouverte, comme pendant les mandats de Felipe Calderón Hinojosa et Enrique Peña Nieto, gouvernements qui ont utilisé le terrorisme d’État comme politique gouvernementale et laissé dans leur sillage d’innombrables victimes de disparitions forcées, d’exécutions extrajudiciaires et de déplacements forcés.

De manière dissimulée, elle s’exprime « sans la responsabilité du gouvernement », c’est-à-dire qu’elle s’impose par le biais de groupes paramilitaires ou de choc, créant un climat de violence dans lequel une série de meurtres et de disparitions forcées sont commis de manière systématique et généralisée. Avec l’assentiment de l’État, on protège et on soutient leur action afin de justifier le déploiement des forces armées « pour la sécurité du peuple ».

Sous prétexte de l’insécurité dans le pays, on assiste à la militarisation de la vie publique, qui entraîne à nouveau de graves violations des droits humains à l’encontre du peuple travailleur. Ce n’est pas que ce type de violence fasse baisser le nombre de disparitions forcées ou d’exécutions extrajudiciaires, mais plutôt que le lien entre l’État et les groupes de « narcotrafiquants » ou de « criminels organisés » est plus difficile à prouver.

Le cercle vicieux de la violence ne prend pas fin, car l’essence même du phénomène n’a pas été bouleversée. Ce n’est pas simplement de la violence que nous subissons, nous, les travailleurs des campagnes et des villes, mais de la violence de classe, celle que la bourgeoisie utilise contre la classe ouvrière pour réprimer dans le sang et le feu la remise en cause par le peuple de la politique gouvernementale qui va au détriment des secteurs populaires.

Les plans économiques de chaque gouvernement reflètent la violence de classe qui s’acharne contre les différents secteurs populaires. Aucun gouvernement n’a garanti au peuple l’accès intégral au droit à la santé, ni aux enfants et aux jeunes l’acquisition d’une culture générale permettant le plein épanouissement de leur personnalité, et encore moins une éducation de qualité qui leur permette, grâce à leurs capacités physiques et intellectuelles, de faire face aux changements qui se produisent dans la société. L’attention portée aux différents secteurs populaires n’a rien à voir avec la mise en place de programmes d’aide sociale, ceux-ci ne font que générer un parasitisme social qui annule la capacité de transformation de l’homme en tant qu’être générique.

Si la chef de l’État condamne la violence, pourquoi ne bouleverse-t-elle pas le régime actuel qui génère la violence de classe contre les masses travailleuses ? Parce que son gouvernement, comme ceux des six dernières années, n’est ni du peuple ni pour le peuple, sinon il ne le maintiendrait pas intact au profit d’une minorité.

Si la violence de classe persiste, elle est réelle et impossible à dissimuler. Quelle est la solution que nous, les exploités et les opprimés, devons brandir ? Sans aucun doute, c’est l’organisation du peuple, qui doit être indépendante, car cela permettra de garantir que les hommes et les femmes qui s’organisent et luttent pour concrétiser les intérêts populaires s’arment de principes politiques organisationnels qui les guideront en théorie et en pratique pour rendre possible le dépassement du régime d’exploitation économique et d’oppression politique.

L’alternative viable et juste pour ceux qui ne possèdent que leur force de travail est sans aucun doute une organisation qui, dès sa création, affiche clairement que c’est le peuple qui peut transformer les conditions honteuses générées par le régime actuel. C’est par une organisation consciente, libre et volontaire que l’on peut surmonter le régime actuel qui engendre l’injustice sociale. C’est pourquoi le peuple doit diriger et planifier les actions politiques de masse afin de porter des coups précis au régime d’exploitation et d’oppression.

Ce n’est pas par des actes cathartiques, émotionnels ou de défoulement que l’on fera face à la violence de classe et aux conditions déplorables générées par le régime, mais par des actions politiques de masse coordonnées, dirigées et planifiées en vue d’atteindre l’émancipation populaire.

Front national de lutte pour le socialisme

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