Solidarité avec le peuple sahraoui

Cela fait tout juste 50 ans que l’accord dit « Accord de Madrid » a été signé, le 14 novembre 1975, par Juan Carlos de Bourbon, alors chef d’État par intérim en raison de la maladie de son mentor Francisco Franco. Cet accord cédait le Sahara occidental au Maroc et à la Mauritanie, en échange d’un protocole encore secret prévoyant la participation du « campechano » et d’autres dignitaires du régime aux bénéfices tirés des phosphates et de la pêche, richesses de ce territoire.

Il convient de rappeler que le 11 décembre 1963, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté la résolution 1956 (XVIII) qui inclut le Sahara occidental dans la liste des territoires non autonomes (TNA) en attente de décolonisation, et réaffirme le droit à l’autodétermination de la population autochtone, par l’application de la résolution 1514(XV) de l’Assemblée générale des Nations unies intitulée « Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux ».

Dans le même ordre d’idées, le 20 décembre 1966, dans sa résolution 2229(XXI), l’Assemblée générale des Nations unies exhorte la puissance administrante (l’Espagne) à déterminer dès que possible, conformément à l’aspiration du peuple autochtone du Sahara espagnol, les modalités d’organisation d’un référendum sous l’égide des Nations unies, afin qu’il puisse exercer librement son droit à l’autodétermination.

Cependant, en mars 2022, le gouvernement « le plus progressiste de l’histoire » a reconnu la proposition du régime marocain d’autonomie pour le Sahara, ce changement de position n’étant pas étranger au rôle que joue le Maroc dans le contrôle des flux migratoires, euphémisme pour désigner la tentative d’empêcher les personnes que l’impérialisme pille des ressources de leur pays d’origine et qui sont poussées à migrer pour survivre d’atteindre les pays impérialistes.

N’oublions pas non plus les intérêts des entreprises de notre État au Maroc, avec des investissements d’environ 1 400 entreprises pour un montant de quelque 5 milliards d’euros, dont 2,512 milliards dans les infrastructures (données de 2020). La liste des entreprises et des secteurs était très longue, couvrant le tourisme (Meliá, Barceló), l’énergie (Cepsa, Indra, Abengoa, Endesa et Naturgy), jusqu’à la pêche, le textile, la construction, le secteur chimique, l’agroalimentaire, le transport de voyageurs (Alsa assure le service de bus dans la région de Rabat), etc.

En somme, face à cette combinaison de facteurs, le gouvernement n’a pas hésité à faire passer les affaires avant les principes, comme il sied à tout État impérialiste.

Et, depuis les entrailles de l’empire, le 31 octobre 2025, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté la résolution 2797/2025, reconnaissant que le plan d’autonomie proposé par le Maroc constitue une base solide pour résoudre le conflit du Sahara.

L’impérialisme, mené par les États-Unis, se récompense lui-même dans la mesure où le régime marocain est un allié stratégique de premier ordre en Afrique, face aux tentatives de plusieurs pays de ce continent de se libérer du joug de l’impérialisme et du néocolonialisme. En effet, le Maroc n’est pas seulement l’un des principaux alliés économiques des États-Unis, mais aussi un gendarme dans la région et l’un des pays qui entretient les meilleures relations avec l’État d’Israël.

Cette résolution ne fait pas que soutenir l’oppression et l’exploitation des richesses du Sahara occidental, elle encourage également le Maroc dans sa politique de répression atroce qui a transformé ce territoire en un immense camp de concentration.

Nous sommes convaincus que, malgré les difficultés, la volonté ferme du peuple sahraoui d’accéder à l’autodétermination et à la pleine souveraineté politique et sociale l’emportera sur les intérêts de l’impérialisme et de ses laquais. L’histoire nous rappelle que, par la lutte, les oppresseurs impérialistes peuvent être vaincus.

Iniciativa Comunista (Espagne)

Aller à la barre d’outils