Georges Abdallah est une figure de la cause palestinienne et libanaise. Son maintien en prison depuis 1984 montre le vrai visage des démocraties impérialistes comme la France. Lorsqu’il s’agit de combattants de la cause des peuples opprimés rien ne leur est épargné. Contre eux, les Autorités bourgeoises foulent aux pieds leurs propres lois. C’est ainsi que Georges Abdallah a subi un procès truqué, flanqué d’un avocat agent des services secrets français, une Cour antiterroriste spéciale a été créée pour son affaire, une campagne d’intoxication médiatique a été lancée contre ses frères par des journalistes stipendiés, comme ceux de Libération et du Monde, qui ont colporté les bobards de la police. L’acharnement dure depuis au moins 1999, année où il est devenu libérable. Pourquoi ? La raison est donnée de façon explicite par la Cour spéciale qui a statué sur son sort le 19 décembre 2024, « Le problème avec Abdallah c’est qu’il continue à contester l’occupation de son pays ». Personne ne peut ignorer que ce qui se joue est le droit de défendre une cause anticoloniale. Son « crime » est entièrement là : il a refusé, avec son organisation révolutionnaire, que l’invasion de son pays avec son cortège de massacres reste impunie.
La pratique des démocraties impérialistes consiste à réprimer de façon implacable ceux qui osent remettre en cause leurs intérêts et l’ordre international qui les protègent. Cela passe, comme chacun peut le constater, par la soumission du monde arabe et par le soutien inconditionnel aux génocidaires sionistes. Nous savons que, depuis 1991 et la guerre du Golfe, 11 millions de vies ont été anéanties dans les pays arabes et musulmans pour le maintien de cet ordre à coups d’expéditions punitives, d’occupations, de blocus, à coups de drones et de tapis de bombes. L’Empire du Bien impose son règne de terreur par la dévastation de pays entiers au nom de son contrôle exclusif des ressources. Et pourtant les résistants qui se lèvent face à ce carnage sont diffamés comme étant des « terroristes ». Et ceux qui les soutiennent dans la solidarité internationale sont à leur tour criminalisés pour « apologie de terrorisme ».
Il y a mille et une raisons de défendre Georges Abdallah. Des raisons de droit. Des raisons de soutien aux peuples occupés du Proche-Orient. Ces raisons sont justes. Mais il faut cependant préciser et assumer ce qu’on s’efforce parfois de cacher dans le conformisme ambiant, surtout lorsque l’on prétend militer en restant dans la cage de fer étriquée du monde bourgeois et de ses lois. Affirmons-le clairement : le sens du combat anticolonial, son existence même, passe par une résistance directe légitime. C’est une vérité transcendante apprise par de dures et magnifiques expériences historiques. Du Vietnam à l’Algérie, de Cuba à l’Afrique du Sud. Les Autorités bourgeoises et leurs faquins rêvent de faire renoncer les opprimés à l’auto-défense, à leur droit à la résistance. Pour cela, l’Etat français, comme tous les régimes réactionnaires, veut briser la subjectivité des révolutionnaires. En premier lieu, en faisant passer pour de répugnants criminels ceux qui ont choisi, dans un rapport de forces très défavorable, de combattre par tous les moyens nécessaires face aux plus grands empires militarisés de l’histoire.
Aujourd’hui, dans les centres impérialistes, on cherche à bâillonner tout soutien à la cause des peuples opprimés. Lorsqu’un peuple est attaqué de façon apocalyptique, comme c’est le cas aujourd’hui du peuple palestinien, mais aussi du peuple libanais ou yéménite, doit-on blâmer ceux qui n’acceptent pas que les massacres aient lieu en toute impunité ? Veut-on l’impunité pour les dizaines de milliers de corps déchiquetés ?
Veut-on l’impunité pour ceux qui appâtent un peuple affamé vers le Sud de Gaza avec des promesses de nourriture, puis lui tirent dessus et préparent sa déportation définitive au vu et au su de tous ? Les auteurs et les complices de crimes de génocide doivent-ils dormir tranquilles, assurés de toute la mansuétude et la lâcheté de ceux qui condamnent les actions de résistance comme « extrémistes » ou « contreproductives » ?
Non. Soutenons de toute notre âme l’autodéfense et la résistance directe. Pour des raisons de dignité. Pour des raisons stratégiques car aucune cause de libération n’existe sans cette résistance. Le pacifisme est dans ce cas de figure un chant funèbre profondément criminel. Pour les peuples du monde, la soumission pacifique signifie accepter des milliers de crimes sous couvert d’une morale dévoyée. Ce pacifisme n’est pas respectable. Il est celui qui nous apprend à protéger les oppresseurs et à aimer les opprimés à condition qu’ils soient désarmés, défaits et soumis. La leçon de Georges Abdallah est de ne pas se soumettre. Et la leçon des peuples palestiniens, libanais, yéménite, irakien, syrien, est que rien n’a plus de valeur que la résistance directe.
L’Etat israélien, en tant que poste avancé de l’impérialisme au cœur du monde arabe, a été créé de toutes pièces en 1948. Il agit sans limites parce qu’il est soutenu, armé et financé par ses sponsors américains et européens. Il tente de détruire toute résistance en massacrant sans relâche tout un peuple sous les bombes, les drones et les balles, et en affamant littéralement deux millions d’humains. En vain, car la résistance est un phénix qui renaît sans cesse de ses cendres. Et elle se déploie à l’échelle mondiale. Toutes les opérations qui prennent pour cible ceux qui organisent et facilitent la destruction de la Palestine sont des opérations légitimes. C’est le cas de l’opération d’Elias Rodrigues qui a ciblé deux membres du personnel diplomatique israélien le 21 mai 2025 à Washington. C’est le cas des yéménites Houthis, ou des combattants libanais, seuls acteurs du monde arabe qui osent soutenir militairement les Palestiniens.
Nous reprenons les termes limpides du comité d’organisation pour la libération d’Elias Rodriguez : « ce que nous affirmons est plus que la simple reconnaissance que la violence et l’oppression exercées par le mouvement sioniste engendreront inévitablement une contre-violence, une évidence incontestable. Nous affirmons que cette contre-violence est légitime ». Imposer des conséquences aux actes des génocidaires est un acte de courage et de justice. Le mouvement de solidarité doit l’affirmer sans fausse pudeur. Il est fort et intègre lorsqu’il exprime son soutien à toutes les formes de lutte. Toutes les formes de solidarité sont certes utiles : un boycott, une marche, une flottille de la liberté. Mais le socle qui fait vivre la cause d’un peuple opprimé, le socle qui lui donne une dimension internationale et une réalité tangible, historique et politique, ce sont les actions de résistance directe. Les actions de fedayin font vivre la cause de la liberté des peuples. Notre soutien va pleinement au peuple palestinien martyrisé et à tous ceux qui osent résister, à ceux qui éclairent le chemin de la libération des peuples.
Liberté pour Georges Abdallah !
Liberté pour tous les prisonniers de la cause palestinienne !
A bas le sionisme ! A bas l’impérialisme français !
Pas de guerre entre les peuples, pas de paix entre les classes !
Secours Rouge
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