La carte de France

supernova n.5 2024

Pour intervenir, politiquement, il faut avoir une vision claire du contexte dans lequel on agit. Souvent, l’activité généreuse des différents groupes de communistes et de militants de la gauche prolétarienne se heurte à un activisme vide1, souvent lié à une incapacité à lire le présent et à identifier les tendances actuelles.

La République française compte 67,8 millions d’habitants (dont 2,2 millions dans les cinq départements d’outre-mer) sur un territoire de 641 184 km², soit 105 habitants par km². Pour esquisser brièvement les caractéristiques socio-économiques, nous pouvons par utiliser l’ancienne ligne « Marseille-Le Havre ». Elle différenciait la trajectoire socio-économique du nord-est du pays, précocement urbanisé et industrialisé, de celle du sud-ouest, resté plus agricole et rural. Depuis trente ans, le développement des pôles métropolitains de la France de l’Ouest (Toulouse, Bordeaux, Nantes, Rennes), avec par exemple l’émergence de nouveaux secteurs très spécialisés (l’informatique à Bordeaux, l’aéronautique dans la région toulousaine) et l’industrialisation de l’agriculture ont complexifié la géographie industrielle du pays .

Les régions les plus peuplées sont l’Ile-de-France, Rhône-Alpes, Hauts-de-France, Grand Est et PACA. Les moins de 20 ans représentent 24 % de la population et les plus de 60 ans, 26,6 %. L’espérance de vie à la naissance est de 79,7 ans pour les hommes et 85,6 ans pour les femmes. Comme pour les autres pays européens, l’évolution de la population est vieillissante et les projections montrent un ralentissement de l’augmentation de la population après 2050. La chute de la natalité se poursuit en France, comme le confirment les données de l’Insee. Au cours des sept premiers mois de l’année 2023, 370 500 bébés sont nés dans l’Hexagone, soit environ 29 000 de moins qu’à la même période en 2022, ce qui représente une baisse des naissances de 7 %. Cette tendance s’observe depuis maintenant une décennie.

Le solde naturel en France, c’est-à-dire la différence entre les naissances et les décès, s’approche désormais de zéro et n’a jamais été aussi bas depuis la Seconde Guerre mondiale. Le nombre de naissances au sein d’une population dépend de deux facteurs: le nombre de femmes en âge de procréer et le taux de fécondité (ou nombre d’enfants par femme), qui est passé dans l’Hexagone de 2,0 à 1,8 en l’espace de dix ans2.

80 % de la population est urbaine. Les principales aires urbaines sont : Paris (12,6M d’habitants), Lyon (2,3M), Marseille-Aix (1,7M), Toulouse (1,3M), Bordeaux (1,2M), Lille (1,2M), Nice (1M), Nantes (0,9 M), Strasbourg (0,8M), Rennes (0,7M). Ces dix villes représentent 23,7 millions d’habitants, soit 35% de la population totale du pays, et un habitant sur cinq habite en région parisienne.

Les émeutes urbaines qui ont éclaté en France suite à l’assassinat du jeune Nahel lors d’un contrôle policier ont ravivé les débats déjà anciens sur les problèmes des banlieues françaises, qui mêlent à la fois des questions sociales, historiques, d’urbanisme et de sécurité. Malgré les « plans banlieues »3 déployés dans le pays depuis plus de quarante ans, les politiques menées à l’égard des quartiers populaires n’ont pas réellement réussi à résorber la fracture sociale qui subsistent avec le reste de la population française4.

Ces quartiers dits « prioritaires » sont généralement définis par le niveau de revenu de la population : moins de 11 250 euros annuels par habitant. Le gouvernement français dénombre 1514 quartiers prioritaires répartis sur 859 communes et ils concernent environ 5,4 millions d’habitants, soit 8 % de la population française. Ces quartiers situés aux marges des villes concentrent les populations les plus exposées aux difficultés financières et aux problèmes sociaux : familles monoparentales les plus modestes, jeunes et immigrés les moins qualifiés.

Dans ces quartiers, le taux de chômage est 2,5 fois plus élevé que la moyenne nationale et environ le quart des jeunes de 16 à 25 ans sont non scolarisés et sans emploi (contre 13 % dans l’ensemble de la population). La moitié des habitants des quartiers prioritaires vit avec moins de 1 168 euros par mois (revenu net médian), contre 1 822 euros pour la moitié de l’ensemble des Français. Cela représente environ 650 euros de moins par mois pour vivre. Le taux de pauvreté dans les quartiers prioritaires dépasse ainsi 40 %, un chiffre 3 fois plus élevé que la moyenne nationale. Plus de 10 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté en France.

La France est membre de l’ONU (1945), de l’OTAN et du Conseil de l’Europe (1949), de l’Union Européenne (1957), de l’OCDE (1960), du G7 (1975), de l’OMC (1995), du G20 (1999). La France possède le cinquième budget de la Défense au monde. Elle est la troisième puissance nucléaire militaire mondiale, et l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies.

La France est aussi membre de la zone euro, de l’espace Schengen, de l’UNESCO, de la commission de l’Océan Indien et de la communauté du Pacifique. Elle possède la deuxième plus grande Zone Economique Exclusive, derrière les États-Unis et devant l’Australie, avec 10,2 millions de km2.

En 2018, selon le FMI, la France est la troisième puissance économique d’Europe, la sixième puissance économique mondiale, avec un PIB nominal de 2775 milliards de dollars. Cependant, nous assistons à son lent déclin en ce qui concerne son poids économique et politique dans les équilibres au sein de l’UE et d’autres espaces territoriaux (Afrique, Moyen-Orient).

La population active est estimée à 30 millions de personnes : 10 % sont en CDD, 75 % en CDI, 1,5 % sont apprentis, 2,5 % intérimaires, et 11 % sont considérés comme non-salariés. Les 27 millions de salariés sont pour 2,5 % dans l’agriculture, 13,3 % dans l’industrie, 6,7 % dans la construction et 76,1 % dans les services. Le taux d’emploi des 15-64 ans est de 75,8 % pour les hommes et 68,2 % pour les femmes. Le taux d’emploi des 15-24 ans est de 37,7 %.

La France compte 7,15 millions de chômeurs en cumulant les catégories A, B et C de Pôle Emploi. Ces chiffres doivent bien sûr être interprétés, puisqu’ils ne concernent que les « chômeurs » certifiés.

5,7 millions de personnes travaillent dans le secteur public (dont un million sous statut de contractuels) : 44,2% travaillent dans la fonction publique d’État, 34,8% dans la fonction publique territoriale et 21% dans la fonction publique hospitalière. La police nationale compte 150000 agents et l’armée 274000 actifs dont 70000 réservistes et 61000 personnels civils.

Selon le Code du Travail, le temps de travail hebdomadaire légal à temps plein est de 35 heures et ne peut dépasser 10 heures par jour en théorie. Mais selon les branches professionnelles et les conventions collectives, l’aménagement du temps est travail est très variable. Les salariés français ont droit à 11 jours fériés payés par an et à 25 jours de congés payés. Pour le congé maternité, les employées ont droit à 6 semaines avant et 10 semaines après l’accouchement, et à partir du troisième enfant 8 semaines avant et 18 semaines après l’accouchement. 16,2 millions de personnes sont retraitées.

Les ouvriers (du secteur industriel), sont 5,5 millions. Les mécanismes de désindustrialisation qui ont déferlé sur la France sont à bien des égards les mêmes que ceux qui ont déferlé sur les principaux pays impérialistes. Le déplacement de l’industrie vers d’autres pays, la robotisation et l’automatisation de certaines tâches ont certes fait diminuer le nombre d’ouvriers d’usine sur plusieurs décennies5. Mais il faut aussi prendre en compte la tertiarisation de l’économie dans laquelle on trouve des employés (selon la catégorie de l’Insee) dans les services qui font des travaux répétitifs, devant respecter des cadences comparables aux ouvriers d’usine. Sans oublier une précarisation de l’emploi, avec les CDD, l’intérim, la sous-traitance, les travailleurs saisonniers, les auto-entrepreneurs qui représentent des millions de prolétaires au quotidien précaire faisant un travail d’ouvrier au sens propre du terme6. Selon l’Insee en 2017, 3,9 millions d’entreprises composent le système productif marchand, hors secteurs agricole et financier. 257 grandes entreprises (GE) rassemblent 23 000 unités légales, emploient 3,4 millions de salariés en équivalent temps plein (EQTP), soit 26 % du total, et contribuent à 31 % de la valeur ajoutée (VA). À l’opposé, 3,7 millions de microentreprises (MIC) emploient 2,4 millions de salariés, soit 19 % du total et génèrent 20 % de la valeur ajoutée. Entre ces deux extrêmes, 5 700 entreprises de taille intermédiaire (ETI) et 148 000 petites et moyennes entreprises (PME) emploient respectivement 25 % et 30 % des salariés (EQTP) et génèrent 26 % et 23 % de la VA.

Selon l’Insee les entreprises publiques sont définies comme l’ensemble des sociétés directement détenues majoritairement par l’État ou appartenant à des groupes dont la tête est détenue majoritairement par l’État. Fin 2017, l’État contrôle 1 751 sociétés françaises, dont 89 directement. Les 767 400 salariés travaillant dans ces sociétés représentent 3,1 % de l’emploi salarié en France. Près de 80 % des sociétés détenues majoritairement par l’État appartiennent aux trois plus grands groupes : La Poste, SNCF et EDF.

La répartition même des travailleurs dans les secteurs industriels a changé, Airbus, c’est plus de 13.000 salariés dans la seule région toulousaine, contre un peu plus de 11.000 pour PSA à Montebeliard, dans l’Est. Les entreprises d’électronique, d’informatique et d’équipement électrique sont également bien représentées dans le classement de l’Usine Nouvelle : Thalès à Gennevilliers, Legrand à limoges, Schneider électrique à Grenoble… Au total, six sites industriels de premier plan totalisent presque 20.000 emplois.

La dernière étude annuelle de l’Insee donne un aperçu de la distribution des salaires dans l’Hexagone. En 2021, le salaire moyen d’un salarié du secteur privé s’élevait à 2 524 € nets par mois en équivalent temps plein (EQTP). Mais ce chiffre est tiré à la hausse par les très gros revenus. En effet, la médiane des salaires nets est inférieure de 20 % à la moyenne, traduisant une plus forte concentration des revenus dans le bas de la distribution. Le salaire net médian – qui signifie que 50 % des salariés français gagnent moins que cette somme et que l’autre moitié gagne plus – se situe ainsi à 2 012 € nets mensuels.

La France était en 2021 le troisième pays ayant accueilli le plus de migrants (environ 336 000), derrière l’Allemagne (874 000) et l’Espagne (529 000), ce nombre était l’un des plus faibles par rapport à la population totale du pays. la France n’avait à l’époque reçu que 5,1 migrants pour 1 000 habitants. Il est évident que l’analyse statistique des flux d’immigration est compliquée, car les situations « grises » ne peuvent pas être comptabilisées. Cependant, l’utilisation politique que des secteurs de la bourgeoisie font de l’immigration, à travers la guerre entre les pauvres, reste claire, comme l’est la nécessité pour les communistes de rompre absolument avec les politiques visant au protectionnisme économique qui favorisent inévitablement les nouveaux mouvements de masse réactionnaires.

58,4 des 67,8 millions de personnes résidant en France en 2022 étaient elles-mêmes Françaises et nées en France, soit 86 % de la population. D’après l’Insee, 7 millions d’immigrés vivaient en France, soit 10,3 % de la population. Ils étaient 4,5 millions à être de nationalité étrangère, et 2,5 millions à avoir obtenu la nationalité française. Comme le précise l’Insee, près de la moitié des étrangers vivant dans le pays étaient originaires d’Afrique, principalement du Maghreb.

La crise du « système » français se manifeste également par le rôle autoritaire de plus en plus direct de l’État et de ses organes répressifs. Le nombre de demandes de dissolution de groupes et d’associations a fortement augmenté depuis l’arrivée à l’Élysée d’Emmanuel Macron en 2017 : le record du nombre de demandes de dissolutions sous la Ve république a ainsi été atteint sous la présidence de l’actuel chef de l’État, durant laquelle 34 procédures ont été lancées. Le record appartenait jusque là au premier président de l’actuelle république, Charles de Gaulle, sous le mandat duquel 28 demandes avaient été déposées, notamment contre des associations communistes en 1968. Depuis 2000, une très large majorité des procédures de dissolution visent des groupes et associations d’extrème droite, ou se revendiquant de l’Islam “radical”, et plus généralement avec les structures et collectifs solidaires de la lutte du peuple palestinien. La france compte environ 106 détenus pour 100 000 habitants.

La crise française se manifeste également dans la liquidité des organisations et des mouvements politiques. Les techniciens sont au centre de la politique, les tendances culturelles survivent mais changent dans ce contexte. Aujourd’hui, accuser le RN de fascisme ne veut plus dire grand-chose, car de nombreux stéréotypes ont été renversés, pensez au jugement porté sur les juifs, sur les femmes, sur la communauté LGTB7. Il est plus intéressant d’analyser comment, au niveau des intérêts économiques, il y a une convergence, par opposition à un conformisme inévitable dans les relations de pouvoir entre les classes. Plus l’économie est au centre et commande, plus la politique est autoreprésentée. Dans un monde dominé par les mécanismes financiers et les chaînes de production internationales, les appels au localisme et au particularisme se font de plus en plus pressants. Un jeu de miroir déformé qui rend difficile l’identification des rapports de force actuels entre les classes et les priorités nécessaires à l’intervention politique. Il suffit d’observer l’analyse biaisée/déformée des flux électoraux. Pour la majorité des métropoles (Bordeaux, Toulouse, Lille, Poitiers, Marseille, Clermont-Ferrand), la modalité dominante est celle de centres qui s’abstiennent plus que leurs alentours. Cela fait écho à la configuration « nord-américaine » des métropoles de province, où la fragilité sociale se concentre plutôt dans le centre et les couronnes proches, du fait notamment de la présence de quartiers d’habitat social et de populations immigrées.

Jusqu’aux élections de 2022, les interventions médiatiques relatives aux « territoires du vote » pouvaient se diviser en deux grandes catégories. Les premières mettaient en avant une France coupée en deux sur la base de quelques statistiques assorties d’interprétations socioculturelles pour le moins fragiles. On y trouve toujours, peu ou prou, les succédanés de la France « périphérique », selon l’expression à succès de Christophe Guilluy (2014), opposant une France populaire, déclassée par la mondialisation et réfractaire à l’écologie à une France « d’en haut », métropolitaine, multiculturaliste et mobile, ayant intérêt à la reproduction du « système ». Nous observons une stratification beaucoup plus complexe qui se manifeste également dans la division presque homogène du vote ( Abstention 12 800 000, Macron 9 800 000, Le Pen 8 100 000, Mélenchon 7 700 000).

On peut au moins voir 4 types de France différents8. Mais la donnée qui nous intéresse est que dans les quartiers populaires et prolétariens des principales banlieues et des villes populaires, la droite et le centre ne gagnent pas, mais l’abstention prédomine, et en deuxième position, nous avons la gauche réformiste.

Cela doit nous interroger par rapport à deux récits trop souvent présents dans la gauche révolutionnaire : le vote des travailleurs à droite et la fin de la gauche réformiste. Les indicateurs de vote nous montrent que les ceintures ouvrières et populaires ne votent pas, déjà à l’intérieur du mécanisme de désintégration lié à la crise et aux mécanismes impérialistes contradictoires. Cela ne veut pas dire qu’ils sont perméables et capables de développer une autonomie prolétarienne, car ils peuvent être le vivier de recrutement des mouvements réactionnaires de masse modernes. Cependant, trop souvent, le travail politique dans les secteurs ouvriers et prolétariens a été complètement abandonné. De plus, il faut considérer qu’il ne suffit pas de se déclarer pour l’unité des luttes, alors que celles-ci sont souvent menées par des secteurs sociaux qui, dans la situation économique actuelle, sont souvent en conflit les uns avec les autres. Le rôle des communistes est d’être partout si possible et de comprendre les espaces de viabilité et de perspective que se donnent les différents mouvements sociaux, sans pour autant courir après de faux raccourcis, qui n’aboutissent qu’à une liste de phrases théâtrales…..

La capacité d’influence de la gauche réformiste au sein de certains secteurs populaires et le contrôle des principales centrales syndicales nécessitent un plan de plus grande autonomie pour les communistes et leur nouvelle capacité d’indépendance.

L’indépendance, ce n’est pas le sectarisme, mais c’est la capacité à travailler sur un programme capable de mettre au centre les besoins réels pour l’autonomie du prolétariat. Les communistes ne peuvent pas se considérer comme grégaires dans ce contexte, Avoir la capacité d’être indépendant, c’est sortir du mécanisme de « défaite » et de « survie » dans lequel les 30 dernières années ont relégué le mouvement communiste. La crise française, dans sa spécificité, s’inscrit dans un bouleversement plus général des équilibres politiques et économiques mondiaux. Cette nouvelle situation doit représenter pour nous une chance et non pas être vécue passivement. Ceux qui se battaient pour le moins pire, se battent aujourd’hui pour le pire.

U.P.

1 Nous restons cependant convaincus qu’il vaut mieux agir et faire des erreurs que de rester perpétuellement à la porte et d’observer les événements du haut d’une tour. L’expérience, les erreurs sont nécessaires pour accumuler de la force et des compétences politiques.

2 Ces facteurs sont liés aux dimensions productives, sociales et culturelles des différents territoires.

3 Les plans banlieues ont été déployés par l’Etat depuis les années 1977, sous le gouvernement de Valery Giscard d’Estaing, on en compte plus d’une dizaine depuis 40 ans. L’objectif affiché est la réhabilitation de l’espace urbain dans les cités et notamment des logements, HLM.

Les premières émeutes d’envergure éclatent en banlieues dans les années 1980. Ce cher François Mitterand que certains semblent regretter (sic) en arrivant au pouvoir en 1981, le gouvernement prend des mesures : création des Zones d’Éducation Prioritaires, des missions locales… et pour l’urbanisme, il lance le plan «Banlieue 89» avec 2 architectes… avec cette phrase d’« architecte » «89, c’est demain, avec le bicentenaire on se pose la question de notre démocratie, où on en est de la cité, des privilèges… Pourquoi le tiers de la population vit dans les “banlieues” soient loin du centre, dévalorisés. Il faut un immense mouvement, que les entrepreneurs proposent aux municipalités pour produire des morceaux de ville, aussi beaux que les centres.» Tout un programme…Entre les années 1990 et l’arrivée au pouvoir de Macron pas moins de 8 plans banlieues avec peu ou proue les mêmes visées sont déployés.

4 Environ 8% de la population française, soit cinq millions de personnes, habite les quartiers dits périphériques. Ce sont des quartiers devenus prioritaires de la politique de la ville, qu’on identifie surtout par leur niveau élevé de pauvreté. Le revenu disponible médian est de 14 000 euros par an en banlieue, contre 22 000 euros au niveau national.

5 Les mécanismes de réindustrialisation souvent mis en avant par les gouvernements occidentaux, à l’instar du gouvernement français, sont des gadgets de « propagande » dans la mesure où la réindustrialisation elle-même n’affecterait pas beaucoup le niveau de l’emploi, les usines étant plus petites et plus robotisées. Cette campagne de réindustrialisation est davantage liée à une bataillerie idéologique pour contenir les poussées néo-populistes et protectionnistes qui traversent les grands pays aujourd’hui.

6 En ce qui concerne l’interprétation statistique de la diminution du nombre de travailleurs industriels, nous renvoyons à l’introduction de l’ouvrage.K.Marx-F.Engels Sur les ouvrieres, la science et la lutte, Contradiction Editions, 2022

7 La haine de classe et de race contre les secteurs prolétariens, reste inchangée.

8 Pour l’analyse détaillée des flux d’électeurs en France, nous renvoyons à la revue L’internationaliste, journal d’analyse marxiste

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